« La Petite Reine » est un titre unique, née de la rencontre de Carole Tolila, journaliste présentatrice de l’émission « Silence ça pousse ! » sur France 5 et de l’équipe de Bloom, la radio des enfants. Depuis longtemps, elles voulaient, chacune de leur côté, sensibiliser les enfants à l’écologie, convaincues que ce sont eux qui détiennent les clés du futur. Les enfants sont passionnés et radicaux ; ils sont capables de s’engager et de changer profondément. En s’aventurant ensemble dans la conception de cette série, elles étaient loin d’imaginer combien son écriture et sa réalisation allaient bouleverser leur quotidien et les obliger à approfondir leur propre engagement écologique.
Une grande histoire de fiction
Une fois le principe de la série posée, il fallait en définir plus précisément les contours. L’équipe de Bloom souhaitait ancrer le titre dans la fiction : une bonne histoire pour captiver les jeunes auditeurs et aborder les sujets écologiques épisodes après épisodes, sans leur faire la leçon.
Pour accompagner Carole Tolila dans ce travail d’écriture, l’équipe de Bloom est allée dénicher deux auteurs, Suaena Airault et Thomas Cheysson, scénaristes de télévision et de cinéma : deux spécialistes des histoires, avec une pointe de poésie en prime. Ils ont rejoint l’équipe pour inventer un cadre, des personnages, des situations et des émotions qui permettent d’exprimer les idées formulées par Carole. L’héroïne de la série, la Petite Reine, est apparue au fil des discussions et des propositions : c’est un papillon monarque. Mais pas un papillon comme les autres : elle a le goût de l’aventure et de la découverte. Lorsque l’histoire commence, elle vient de traverser tout un continent et de franchir toutes sortes d’obstacles pour passer l’hiver au chaud, au Mexique. Pendant son long voyage, elle a observé la nature et elle l’a trouvé très belle et très fragile. Son petit esprit de papillon a accumulé les questions au fil des kilomètres. La Petite Reine veut tout savoir ! Alors, au cœur de cette forêt mexicaine, la Petite Reine passe un marché avec un vieil arbre solitaire et bougon nommé Abie. Elle lui raconte tout ce qu’elle a vu durant son périple. En échange, le vieil Abie interroge tous les arbres du monde auxquels il est connecté par ses racines. La Petite Reine et Abie : à eux deux, ils font une équipe formidable, ils vont trouver des réponses et même des solutions !
Une fiction très documentée
Fort de ce cadre narratif, l’écriture pouvait commencer. Les deux auteurs pouvaient commencer à inventer des péripéties pour la Petite Reine et Abie afin de donner corps aux thématiques que Carole Tolila avait proposées. La forêt, l’air, la terre, la mer, la forêt, le réchauffement climatique, le feu, les déchets, les transports, les jouets, l’alimentation, le numérique… autant de sujets écologiques essentiels. Des sujets vastes qu’il fallait circonscrire. Des sujets parfois complexes qu’il fallait rendre compréhensibles sans les simplifier outre mesure. Un dernier membre est venu rejoindre l’équipe d’écriture : la documentaliste Claire Benahim. Elle contactait les spécialistes, lisait les revues scientifiques, écumait Internet et les bibliothèques. Elle digérait sans relâche les informations pour en faire la synthèse aux deux scénaristes afin qu’ils puissent en infuser leur récit.
Edgar et tous les enfants
Mais chaque jour, l’équipe redécouvrait que l’écologie n’est pas un sujet comme un autre. C’est un sujet majeur qui touche tous les domaines de notre vie. C’est un sujet qui demande de l’engagement et de la sincérité… surtout lorsqu’on s’adresse aux enfants. Au centre de cette réflexion collective, il y avait toujours Edgar, le fils de huit ans de Carole Tolila. C’est grâce à Edgar que Carole a une conscience si aiguë de la nécessité de sensibiliser les enfants aux défis écologiques qui les attendent. Et, alors que la Petite Reine et Abie prenaient vie sur le papier, Edgar était comme un baromètre pour l’équipe : être juste, être crédible, ne pas mentir. Edgar est devenu tellement important pendant le processus d’écriture que les auteures et l’auteur lui ont créé un jumeau imaginaire qui, face à l’état d’urgence écologique qui apparaît au fil des épisodes, propose aux jeunes auditeurs des solutions concrètes qu’ils peuvent mettre en œuvre.
L’engagement écologique
Mais donner le jour à la Petite Reine, c’est plus qu’un travail d’écriture. C’est avant tout un travail de réflexion, de choix et d’engagement.
« Réflexion, choix, engagement » ne sont pas de vains mots, tous les membres de l’équipe peuvent en témoigner. À de très nombreuses reprises, des discussions et des dissensions ont fait rage. « Si on décrit la pêche intensive dans toute son ampleur, les enfants ne voudront plus jamais manger de poisson ! Si on parle de l’impact positif du végétarisme, nos petits auditeurs vont changer leurs habitudes alimentaires… Et après avoir écouté cet épisode, ils ne voudront plus que leurs parents achètent de la peinture industrielle avec des solvants. »
Après avoir pris en compte la réalité des faits, les données scientifiques, le consensus sociétal sur chacune des questions traitées, l’équipe a réfléchi avec rigueur, choisi et s’est engagée. Et cet engagement a des conséquences certaines : peut-être que des enfants changeront de comportement après avoir écouté la Petite Reine, peut-être qu’ils entraîneront des adultes avec eux. C’est un risque… souhaitable.
AVERTISSEMENT : cette série est une aventure écologique qui peut provoquer des changements (à commencer par toute l’équipe qui l’a créée) !
Quelques ressources supplémentaires
La Petite Reine est un voyage écologique. La série vous emmènera dans des territoires lointains.
Pour les traduire en mots et en sons, les auteures et l’auteur les ont explorés avant vous. Assis derrière leur table de travail, ils ont suivi les liens Internet préparés par Claire Benhaim, la documentaliste ; ils en ont découvert d’autres lors de leurs recherches.
Parmi toutes ces pages et ces images consultées, ils ont rassemblé celles qu’ils ont aimées le plus, pour ceux qui veulent aller plus loin et suivre leurs pas dans la fabrication de ce monde imaginaire.
- Le vrai décor de la forêt mexicaine dans laquelle se déroulent tous les échanges entre la Petite Reine et Abie
- Les photos de la barrière de corail méso-américaine, menacée par la pollution
- Les images du fou aux pieds rouges, l’oiseau qui entraîne la Petite Reine au-dessus des océans
- Plus d’information sur le continent des déchets qui flotte dans l’océan
- Les inventions d’aujourd’hui et du futur pour aider la planète
- Wikimini, une source d’informations très claire et précieuse pour les enfants, par exemple pour expliquer la photosynthèse