J’avais rencontré Michel en 1994 ; j’étais assistant réalisateur sur Train de nuit, son premier court-métrage comme réalisateur.
L’année suivante, j’ai écrit Alors voilàavec lui, son premier long-métage.
C’est un film rare.
Les années passant, j’ai tendance à l’oublier moi-même.
Les dix-huit mois d’écriture du film ont été fondatrices pour le jeune et novice scénariste que j’étais. Une écriture qui était bien plus que les mots posés sur le papiers, une écriture bousculée par le casting, les voyages, les visites de lieux et les rencontres, une écriture bousculée par la vie même. Et une production (Les Poissons Volants à l’époque) qui nous a laissé nous égarer pendant des mois pour enfin donner corps à cette oeuvre si singulière.
C’est propre la tragédie. C’est reposant c’est sûr… D’abord, on est entre-soi. On est tous innocents en somme ! Ce n’est pas parce qu’il y en a un qui tue et l’autre qui est tué. Et puis surtout, c’est reposant la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir, le sale espoir ; qu’on est pris comme un rat avec tout le ciel sur le dos, et qu’on n’a plus qu’à crier, à gueuler à pleine voix.
Si cela n’était pas une tragédie, on se débattrait, parce qu’on espérerait en sortir. Ce serait ignoble, ce serait utilitaire.
Là, avec la tragédie, c’est gratuit. Et il n’y a plus rien à tenter, enfin !
L’histoire de Paul, Thomas et Blaise est parfaitement décrite par les mots du chœur d’Antigone de Jean Anouilh, la première de ses « Nouvelles pièces noires ».
« Jeunesse oblige » est une course désespérée, dans laquelle chacun des protagonistes agit en dépit du poids funeste et immuable qui pèse sur ses épaules. Chacun sait comment ça va finir.
« Expédition taxi-maboule » reviendra bientôt, dans une version pour enfants produite par Bloom.
Au cœur de l’été 1960, la relative tranquillité de la maison de bois de Ketchum, aux confins de l’Idaho, vol en éclats à la réception d’un simple télégramme.
Dans cette maison isolée, deux fillettes, Margaux et Mariel, passent l’été avec leur grand-père, Ernest Hemingway et sa femme Mary.
Le grand écrivain vieillit. Il a définitivement quitté Cuba un an plus tôt, il écrit moins ; il régale les deux filles de récits d’aventures extraordinaires.
En cet été 1960, son attention est braquée sur l’Afrique, sa grande passion. Il sait que le continent s’apprête à un été vivre un moment exceptionnel : douze colonies françaises d’Afrique noire s’apprêtent à célébrer leur indépendance. En l’espace de quelques mois, tout va changer !
Cette nouvelle série audio sera construite autour des lettres et télégrammes qu’envoie Ernest Hemingway, parti à la poursuite de l’expédition, à Margaux et Mariel, ses petites-filles restées à Ketchum avec Mary, sa femme. Notre « double » d’Hemingway, à la fois un clin d’œil littéraire, mais surtout une façon de déployer une écriture riche et variée, alliant l’épique, l’intime, la chronique, l’invention formelle aussi.
Il leur raconte les pays traversés, les indépendances et l’incroyable aventure de l’expédition. Il raconte leur accident d’avion, sa douleur, sa peine et son envie de renter. Il raconte l’Afrique autrement, la dessine, la fa-çonne, il rêve d’autres indépendances et d’un autre futur pour l’Afrique. Il est le témoin privilégié d’une étonnante aventure et de faits historiques édifiants et il les raconte avec la tendresse d’un grand-père et la richesse d’un des plus grands écrivains de la littérature. Les épisodes seront ponctués d’intermèdes audio, de forme très ludique et décalée. Les deux fillettes s’emparent des objets contenus dans les paquets envoyés par leur grand-père (une calebasse, un gri-gri, un jouet en tôle, un instrument de musique) et le remettent en scène à leur façon, en jouant et en réinventant l’histoire.
Thomas Cheysson estuvo en Buenos Aires y dialoga en esta entrevista sobre su trabajo como guionista con el director Emmanuel Hamon en la película « L’utopie des Images de la Révolution Russe ».
« La fin de l’homme rouge » retrace l’histoire d’une utopie, sa victoire et sa défaite.
Svetlana Alexievitch est au cœur de cette histoire. C’est la « femme-oreille » – comme elle se définit elle-même – qui saisit les mots, les phrases et les exclamations. Elle écoute et son écriture se concentre sur l’amour, la jalousie, l’enfance, la vieillesse. Sur les milliers de détails d’une vie qui a disparu. Elle écrit et c’est aussi son histoire qui apparaît au détour de chaque page.