Un mois de négociation et de discussion.
Discussions financières. Discussions méthodologiques.
Demain, nous reprenons le travail: l’écriture de douze synopsis développés et séquencés, donc.
250 pages, 500 séquences.
Réorganiser, découper, écrire: créer un feuilleton. Le feuilleton.
Un moins pour mettre tout à plat. Puis, discussion avec les producteurs et validations de nos choix (!).
Trois mois supplémentaires pour pondre le document.
Las Vegas. Je suis dans ma chambre d’hôtel. A Paris, tout le monde s’agite: il est question de faire entrer un nouveaux producteur dans la danse de DMM City : Jérôme Minet.
J’écris à mes producteurs, Sophie Goupil et Serge Lalou:
Je suis resté à Las Vegas. Après quelques jours d'adaptation - c'est Vegas tout de même - j'ai enfin trouvé mon rythme. J'ai sorti l'ordinateur, je me suis installé. Prêt au travail. Parlons sérieusement. Acceptons effectivement de suivre Minet, les yeux bandés (peut-être la tempête vous a-t-elle frappée?). Mais tirons-en le meilleurs parti et profit. J'ai fait les calculs et les comparaisons:
Au Circus Circus, la chambre coûte 31$ la nuit, auxquels il faut ajouter 9$ pour la connexion wi-fi et 12$ pour une voiture (une Pontiac, coupée, noire, question de standing). La nourriture n'est pas chère, comptons 30$ par jour par personne.
Après discussion, le Circus Circus est prêt à baisser le prix de la chambre à 29$ et la connexion Internet à 5$ si nous restons plus d'un mois.
Cela me paraît raisonnable. Cela me paraît correspondre au temps nécessaire (32 jours) à l'écriture du texte demandé.
Bien sûr, il y a le billet d'Yves, plus le surcoût de la modification de mon billet de retour. Mais Delta Airlines (presque en faillite) pratique des prix très avantageux. Et le dollar est si faible par rapport à l'euro.
Je vous laisse faire le total et le communiquer à Minet.
Faites-moi parvenir sa réponse par email Signalez-lui toutefois que chaque jour qui passe augmente mes faux-frais et retarde d'autant la négociation officielle avec le Circus Circus.
Quant à la fièvre du jeu - c'est Vegas tout de même - ne vous en faites pas, j'ai trouvé une forme de martingale qui me permet de ne perdre que 2$ par nuit (en comptant qu'ils offrent deux verres de Wild Turkey aux joueurs, c'est une affaire). Je les prends volontiers à ma charge.
Je vous embrasse.
Nous devons écrire, nous devons convaincre.
Quel document?
Nous l’ignorons, tout le monde l’ignore… il y a si peu de nouvelles séries qui se créent en France que nous devons être inventifs.
Pas encore les scénarios des 26 épisodes… nous en sommes encore loin. Un document intermédiaire.
Soyons créatifs!
Rendez-vous avec le directeur de la fiction de Canal+, Fabrice de la Patellière.
Serge le connait. Pas nous.
Il écoute bien, il est intelligent et sensible.
Nous avons pu exposer, expliquer, défendre, convaincre, avant même de lui remettre le premier dossier.
Si seulement tous les responsables dans les chaînes de télévision pouvaient être comme celui-là!
Sophie Goupil propose de faire rentrer Serge Lalou (Les films d’Ici) dans la danse.
Je suis pour! Je le connais. Je l’apprécie. Il travaille bien.
Et surtout, je pense qu’ils feront une très bonne paire: bon filc, méchant flic. Lequel est qui?
Et aussi, on pourra dire: « Oh, ils se sont mis à deux pour produire ce feuilleton… ça doit être quelque chose d’important alors ».
C’est bon, non?
Nous avons rédigé 12 versions du dossier de présentation.
Courts, longs. Intelligents ou stupides.
Alors? Il se passe quoi?
Sans doute se passe-t-il quelque chose de ténu…
Yves et moi n’avons jamais écrit pour la télévision. Il écrit des livres. J’écris des scénarios pour le cinéma.
Sophie Goupil produit des longs métrages pour le cinéma et des documentaires pour la télévisions.
Il faut forcer la porte de la fiction télévisée. Rencontrer ceux qui produisent toutes ces belles choses pour al télé françaises. Navaro. Louis la brocante. Juge et flic… Que sais-je? Qu’en sais-je? Je n’en ai jamais regardé.
Ca c’est une idée! Laissons Sophie à son travail. Je vais me mettre au mien: je vais regarder la télévision.
Je présente le joli dossier de DMM City à la productrice avec qui je travaille presque toujours, Sophie Goupil.
Elle me dit quelque chose comme: « tu es cinglé, comment veux-tu que je produise un truc pareil! »
C’est bon signe, je pense que Les Poissons Volants, sa société de production, produira le projet.