Depuis quatre mois, nous travaillons sur « L’hérétique », le film de Didier Nion.
Adapter « Naufrager volontaire », d’Alain Bombard… Lorsque nous avons commencé, Didier nous a confié le fruit de son labeur solitaire. Des notes compilées pendant des mois, une documentation inestimable, des photos par milliers, un montage d’archive qui, déjà, ressemble à un film. Et aussi les nombreuses tentatives de continuité auxquelles dans lesquelles il se heurtait sans fin à des problèmes insolubles.
Toujours difficile de rentrer dans un projet qui habite un réalisateur depuis si longtemps.
Nous avons écrit un scénario dans notre coin, pour tenter d’apporter un recul salutaire à Didier. Nous avons fait des choix très radicaux: le film commence alors que Bombard prend la mer, il se termine avant même qu’il « atterisse » à la Barbade. Le film entier se déroule en mer, Alain [Bombard] seul dans son canot. Juste quatre séquences à terre: Jack Palmer (le compagnon de Bombard qui n’a finalement pas embarqué avec lui) dans un café à Tanger.
Nous eu de la chance, nous avons visé juste: Didier Nion voit enfin son film. Il reste bien du travail encore, pour que chaque séquence prenne sa place, pour qu’il puisse revendiquer chaque situation comme sienne.