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Affaires mineures

Affaires mineures, ou plutôt affaires de mineurs, responsabilité, majorité ou immaturité ? On a peur pour nos enfants ou les enfants font peur ? Délinquance, couvre-feu, transgression, parents à responsabilité déléguée ou déresponsabilisation collective ? Réponse pénale et réponse politique, punir l’enfant pour protéger l’adulte ? Dire la loi et prévenir la récidive, pénalisation outrancière, juge des enfants ou enfants jugés tout simplement ? Droit pénal des mineurs, ordonnance de 1945, culpabilité, punition, discours de Grenoble…

Le sujet nous taraude depuis longtemps. Alors que notre société utilise sans discontinuer la délinquance des mineurs comme argument politique, elle rechigne à la représenter dans le champ de la fiction.
Nous sommes persuadés que c’est non seulement nécessaire, mais que la place de cette fiction est à la télévision.

Soyons provocant un instant. D’un côté, l’ordonnance du 2 février 1945 qui redéfinit en profondeur la justice des mineurs après la guerre et donne à la société les moyens de protéger ses enfants. De l’autre, les réformes successives, — dont le point d’orgue est le discours du Président à Grenoble le 30 juillet 2010 — qui doivent donner à la société les moyens de se protéger de ses enfants.

Quelle perception la société a-t-elle de la délinquance des mineurs, aujourd’hui, hier ? La nature des délits a-t-elle réellement changé ? Les formes de délinquances sont-elles si radicalement différentes qu’elles nécessitent d’ébranler cette partie de notre système judiciaire ?

Jean-Claude Barny

Ca y est, rebelote, Serge Lalou nous appelle en écriture: le prochain film de Jean-Claude Barny. Comme c’était le cas pour Didier Nion et son « Hérétique », c’est un projet que le réalisateur porte depuis de nombreux mois déjà. Des années de combat à mort avec un scénario qui refuse de ressembler au film qu’il a en tête.

Jean-Claude Barny, nous voyons très bien de qui il s’agit. « Nèg Maron », il y a quelques années. Un film vif, enlevé, spontané. Un film qui sort des sentiers rebattus. Un film assez juste sur les regards croisés entre Guadeloupe et métropole. Parfois, il est vrai, un peu plombé par des séquences sentencieuses et démonstratives. Peu importe, le film est réussi. Barny, c’est aussi le casting de « La haine ». Et bien sûr, beaucoup de clips de musiciens issus des cités.

Nous rencontrons Jean-Claude. Il ne ressemble pas à l’image que nous nous en étions faites. Posé, en retrait, à l’écoute.

Son projet est l’adaptation du récit écrit par Loïc Léry à la fin des années 70: un jeune Martiniquais tombé pour braquage. Le livre de Léry se déroule presqu’exclusivement en prison, à Fleury-Mérogis. Quelques pages consacrées aux braquages et au parcours à la fin du récit. Un scénario existe, qui suit assez précisément la chronologie du livre.

Au-delà des qualités et défaut du scénario: « Un prophète » d’Audiard est passé par là, laminant avec brio la thématique des tensions raciales en milieu carcéral. Il faut trouver un autre angle d’attaque, réinventer l’histoire.

Bien sûr, nous allons avancer. Le projet est excitant. Passer quelques mois dans le milieu antillais du Paris des années 70. Oui. Donc, nous allons écrire « Le mur du silence ».

« L’hérétique » – Avance sur recette!

Nous avons obtenu l’avance sur recettes du CNC pour « L’hérétique » de Didier Nion.

J’étais à Valenciennes, dans un petit hôtel, quand j’ai reçu le coup de fil de Serge Lalou.

Didier Nion, son précédent film (« Dix-sept ans »), la manière dont il porte le projet: tout cela l’a emporté.

Le scénario aussi sans doute : nous sommes tombés sur une commission qui a su se laisser séduire par sa radicalité extrême.

Vivement la suite. Depuis longtemps je n’ai pas éprouvé tant d’impatience à voir sur l’écran un film que j’avais écrit.