Écrit par Thomas Cheysson et Yves Nilly
Produit par Les Films d’Ici
[Écriture en cours…]
« A l’ombre de la Vème » est une série de deux films noirs — « Les carottes sont cuites » et « Ils ont tué Senghor » — dont l’action se déroule respectivement en 1958, à l’aube de la Vème république, et en 1969, au crépuscule de l’ère gaullienne.
Il s’agit bien de deux films distincts et autonomes. Le personnage principal et quelques autres sont présents dans les deux histoires, à onze ans d’intervalle. Les deux intrigues mêlent intimement fiction et réalité.
Le premier film, « Les carottes sont cuites », raconte l’enlèvement et la séquestration du chanteur Tino Rossi, dans son palais d’Ajaccio, en mai 1958. Cette action d’éclat est l’œuvre d’un jeune pied noir, Jean-Pierre Maïone, membre de l’UFNA (Union française nord africaine, une association de « petits Blancs » qui croient en une Algérie française, blanche et chrétienne ; nombre d’entre eux formeront la base de la future OAS), tout juste débarqué d’Algérie.
Nous sommes en plein chaos : le 13 mai 1958, c’est l’insurrection à Alger. Le général Massu crée un comité de salut public et prend le pouvoir, menaçant d’un coup de force en métropole si l’Assemblée Nationale ne confie pas les pleins pouvoirs à de Gaulle. La menace se doit d’être crédible : le 24 mai, des hommes quittent l’Algérie, débarquent en Corse et prennent militairement le contrôle de l’île.
Hommes de l’ombre, noyautage des forces spéciales, utilisation de petits voyous et de malfrats : en 1958, le système gaulliste est déjà opérationnel et prépare dans l’ombre le coup d’Etat qui le ramène au pouvoir. C’est l’aube de la Vème république.
Le second film, « Ils ont tué Senghor », raconte la vraie-fausse mort de Léopold Sédar Senghor, président du Sénégal, assassiné par ce même Jean-Pierre Maïone, dans une chambre d’hôtel parisienne, en mai 1969, lors d’une opération d’une officine du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage) qui tourne mal.
En pleine vacance du pouvoir — de Gaulle a démissionné après l’échec de son référendum — alors que la campagne électorale fait feu de tout bois, comment expliquer pareille méprise, comment une telle affaire d’état pourra-t-elle être étouffée ? Les rebondissements, plus sordides les uns que les autres, vont précipiter la réorganisation des services secrets et éclairer sous un jour
nouveau l’exercice du pouvoir gaulliste et plus particulièrement la politique africaine française. C’est le crépuscule de l’ère gaullienne.