Valentine Rouvert, dite « Pepita » (25 ans)
Valentine est professeur de Sciences de la Vie et de la Terre. Affectée en Z.E.P. comme tous les jeunes professeurs, elle a vite affermi sa position auprès des enfants.
Pourtant son arrivée dans le lycée fut agitée. Deuxième jours du Ramadan, les élèves incendient la poubelle et font valser les chaises et les tables à travers les fenêtres. Valentine ne s’est pas démontée.
Sans doute sa moto rutilante y est-elle pour quelque chose dans cette hésitation qui flirte parfois avec le respect dont font montre les élèves à son égard. Son surnom énigmatique : Pepita, certainement aussi. Pourtant Valentine n’a rien d’espagnol, yeux bleus, cheveux clairs et teint blafard. Pepita ? Certains des frères aînés jurent que lors d’une virée en Espagne pour acheter de l’héroïne, ils l’ont vue danser le flamenco sur une table de bar. Certainement le fait qu’elle puisse se débrouiller en arabe participe-t-il à ce respect.
Toujours est-il que c’est elle que le proviseur a envoyée en première ligne pour parler aux élèves lorsqu’un des grands frères a été poignardé devant la grille de l’établissement. C’est elle qui a encaissé les cris, les pleurs et la colère.
Hors de la cité, hors du lycée, Valentine perd un peu de sa superbe. Hésitante, inquiète. Elle traîne avec elle une insomnie perpétuelle. Une sorte de boulet qui la rend parfois hagarde pendant ses longues périodes de veille. Elle tombe, elle s’effondre, elle dort, quelques minutes à l’abri des regards.
Lorsque la cité bascule, c’est la seule à ne pas fuir. Une curiosité qui frise l’inconscience. Elle a entendu parler de Doroteo, depuis des semaines déjà, au sein du lycée.
Elle ne se rend pas compte qu’il entretient une relation très ambiguë avec tout ce qu’elle représente. Le savoir. Une école que les enfants décrient.
« Valentine Rouvert, le professeur de Sciences de la Vie et de la Terre de la cité ! […] Ses cheveux d’un blond dense sont coupés courts, couvrant à peine sa nuque. Elle a un corps athlétique, un peu massif, et cette aisance impudique propre aux naturistes. L’aréole de ses seins est très foncée.«