Sean Penn (45 ans)
Tout le monde connaît l’acteur remarquable qu’est Sean Penn. C’est aussi un homme engagé. En mars 2003, il rendait visite à Saddam Hussein. Ce n’était pas pour soutenir le régime du dictateur, juste pour dire qu’il y avait là-bas une identité qu’il fallait peut-être considérer avec un peu moins de désinvolture. Le dirigeant irakien était le premier d’une longue liste. Depuis lors, profitant de sa notoriété, Sean Penn a sillonné le monde, accumulant les rencontres avec des Chefs d’Etat montrés du doigt par la communauté internationale. Il prépare un film qui rassemble ces paroles qui lui semblent, malgré tout dignes d’attention. Kadhafi, Arafat, Castro, Khamenei. Parce que Sean Penn pense que ces dirigeants sont symptomatiques de situations qui ne se régleront pas nécessairement à coups de canons.
Lorsque la révolte menée par Doroteo-Pancho lui parvient, son intérêt est immédiatement aiguisé. Peu probable qu’il s’agisse réellement du révolutionnaire Mexicain. Mais cette lutte désespérée et absurde le fascine.
La rencontre avec Doroteo est d’une force extrême. L’homme est brutal, décidé et terriblement charismatique. Il prend Sean Penn sous son aile et l’entraîne avec lui.
Voilà l’acteur promu chroniqueur du combat et de la vie de Pancho Villa, de ce Pancho Villa pour le moins. Le voilà chargé de faire connaître à l’extérieur la nature de cette lutte.
Mais son engagement va bien au-delà d’un rôle de témoin. Sean Penn est vite partie prenante des décisions et des opérations. Plus le pouvoir de Doroteo s’étend, plus il s’éloigne de son rôle d’observateur impartial.
C’est Sean Penn qui affronte les journalistes lors de la première conférence de presse donnée par les insurgés après la signature du cessez-le-feu : « Une trêve a été conclue. Mais les autorités sont loin de reconnaître l’importance du combat que nous menons. Malgré la trêve, malgré la négociation, nous sommes toujours sous le coup d’une inculpation pour A.M.T. Excusez le jargon, il n’est pas de notre fait. A.M.T. : Association de Malfaiteurs à but Terroriste. Terroristes ? La terreur ? Qui fait régner la terreur ? Pas nous. Le pouvoir s’ingénie à confondre terreur et insécurité, comme il l’a toujours fait. Ce sont pourtant deux notions bien différentes. Quant à nous, nous n’avons aucune difficulté à reconnaître la terreur générée par la société, cette terreur qui nous confine dans les cités et brise tous les liens sociaux, cette terreur qui a donné naissance à la violence dont nous disposons aujourd’hui. Une violence dont nous ferons usage pour mettre fin à la terreur ! Parce que c’est notre dernier recours. » Sean Penn défend l’indéfendable et tente d’exposer au monde comment et pourquoi est née cette révolte.
Plus les jours passent, plus Sean s’implique ; tour à tour défenseur d’une cause, porte-parole, chef des opérations de sécurité.