Écriture de « Jusqu’à l’orage final » achevée

Nous avons terminé le scénario de « Jusqu’à l’orage final« . Quelques mois de pur plaisir, à brasser cette matière qui nous habite depuis plus de dix ans. Les allers-retours incessants sur le texte. Les lectures à voix haute. L’alcool bu et les petits cigares fumés. Nous nous sommes amusés, nous avons ri, nous avons (un peu) réfléchi et beaucoup fait comme nous semblait. Écrire un film que nous allons réaliser, exactement comme nous l’imaginons.

L’écriture ensemble, nous l’avons souvent mise au banc d’essai. Il y a la manière, notre « patte », une attention méticuleuse portée aux couleurs, formes et strates qui font les atmosphères et habitent nos personnages. La maîtrise d’un mode de narration qui joue de l’accumulation et de la juxtaposition des situations pour ensuite naviguer avec aisance de l’horreur à la beauté. Ça, nous adorons.

Nous avons écrit comme nous aimons le faire, avec du rythme et du chaos, mais en veillant toujours à l’intensité et à la clarté du propos, en gommant les aspérités qui nous gênent tant : les multiples rebondissements, les fausses intrigues, les complots, les dialogues brillants qui se noient sans faire avancer l’action ni le spectateur.

Notre film sera plein de chaos.

Chaos, le mot a été cité. « Jusqu’à l’orage final » peut apparaître comme une sorte d’apologie nihiliste du chaos. Ce ne sont plus les rouages narratifs qui sont moteurs, mais le choc entre les personnages. Des personnages perdus et imprévisibles. Des personnages qui mènent la danse parce que, justement, le monde qui les entoure a perdu son sens. Osons citer James Crumley et reprendre ses mots au compte de nos personnages : « il arrive tellement de trucs bizarres ces derniers temps que je n’arrive plus très bien à
distinguer les effets des causes ; bref, pour tout te dire, je patauge complètement
 ».

Depuis bien longtemps, nous avançons dans cette direction en écriture. Mais il ne s’agit pas d’une profession de foi. Nous ne croyons pas au nihilisme, ni au chaos : nous sommes persuadés que toute action, à fortiori violente, a un sens pour celui qui l’exerce. Mais ce sens n’est pas toujours lisible de l’extérieur.

Vivement la suite.

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