Justice des enfants

L’écriture du Mur du silence progresse.

A l’occasion d’une séance de travail avec Barny, nous croisons Serge Lalou, au détour d’une travée des Films d’Ici.

Nous sommes des auteurs qui proposons. Nous débarquons toujours chez les producteurs avec des projets qui nous semblent indispensables. Il est rare que cet avis soit partagé par les diffuseurs.

Le temps est froid. Je suis resté coincé sous la neige pendant deux semaines. L’humeur est particulière. Alors que ce n’est pas dans nos habitudes, nous interrogeons Serge sur ses désir de production. Pourquoi pas, pour une fois, essayer de sentir le désir des responsables de programmes… histoire de voir si quelque chose nous plairait.

Du bout des lèvres, Serge lache: « La justice des enfants, fiction, une série ».

Bien sûr, il sait qu’il fait mouche. S’il y a bien un sujet fort à la périphérie de DMM City, c’est celui-là.

Réfléchissons un instant. D’un côté il y a l’ordonnance du 2 février 1945, de l’autre le discours de Sarkozy à Grenoble le 30 juillet 2010.
Depuis novembre, Michel Mercier, notre Garde des Sceaux, s’échine à expliquer que les orientations actuelles en matière de justice des mineurs ne sont que des réformes parmi d’autres, qui s’inscrivent dans la longue liste des textes qui réforment ladite justice des mineurs depuis le début du siècle.
Le début du siècle? Oui, le début du siècle. Il insiste: pourquoi vouloir sacraliser l’ordannance de 45, elle qu’un texte parmi d’autre, la justice des mineurs existe depuis le début du siècle!
Certes. Mais l’ordonnance de 45 n’est certainement pas un texte parmi d’autres. C’est elle qui définit le mineur, non pas comme un adulte en réduction, mais comme un adulte en devenir. C’est elle qui définit le mineur délinquant comme un individu dont la société est responsable et qu’elle doit protéger (le texte n’a-t-il pas été écrit, entre autre, pour protéger les millers d’orphelins issus de la guerre?). Comme nous ne cessons de le répéter dans DMM City (sans trouver beaucoup d’écho), il s’agit bien de nos enfants. L’insistance de Mercier à reléguer l’ordonnance de 45 à une réforme parmi d’autre est délibérée et suspecte.

Continuons à réfléchir. Nous allons bien trouver une idée. Quelque chose de simple qui, sans être insistant, montrera le grand écart entre 1945 et 2010.

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